[MàJ : 30-10-2006]
Mopisland Studio
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>>> Graphiste : membre de la famille des plasticiens / 2004
Texte paru dans Exporevue
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Traiter de la différence,
de la complémentarié, de la transparence qu'il existe entre deux domaines est-il possible,
sachant que pour moi cette question n’a toujours pas trouver de réponse. Malgrés
cela il m’est possible de donner quelques éléments,
quelques bribes de questionnement restés dans les recoins de mon crâne.
L’art et le grahisme. L’Art et le graphisme. L’Art et le Graphisme.
Quelle est la formulation la plus juste, quelle est la plus en accord avec l’évolution de nos sensibilités ?
C’est l’un ou l’autre, la question se pose et vous ai posé. Aucun compromis n'est accepté,
il vous faut choisir ou on le fera pour vous. Comment déterminer ce que l'on fait dès le matin en ouvrant les yeux.
Quand on se met à la recherche de nouvelles manières d’interpréter le monde que l’on vit.
Une foi la question du support dépassée, l’objet existe. On remarque simplement que la frontière est passée,
on ressent le no man’s land franchi. Le Graphisme n’est pas de l’Art et vice et versa. Alors pourquoi
les confronter, pourquoi se demander lequel des deux à la plus grande noblesse.
Ou pourquoi se demander quel est le plus noble à produire de l’émotion ?
Le côté obscur du graphisme, sa jambe de bois, sa bête noire,...qu'on lui assène et qui le fait vivre.
Se vendre, se mutiler pour vivre, marchander ou brader sa création pour se voir éditer,
c’est cette qualité qui le rend fade et traitre aux yeux de certains.
Et ce après tant d’efforts et de combats envers les idées reçues et les personnalités frileuses.
N'en doutant plus, la dialectique qui existe entre le graphisme et les arts plastiques est très fragile,
mais elle se terminera d'une certaine manière, s'est déjà là, latent. Il ne suffit que de tirer le rideau
pour apercevoir la scène. Le graphisme comme espace de représentation pure. Comme médium
réflexif. Peut-il s'employer à conquérir l'institution non comme décorum, ni comme tendance marcketing,
mais comme acteur de sa comtemporanéité. Pénétrer le milieu réticent et fermé des arts plastiques
comme le fit la photographie ?
Le designer a choisi des espaces de monstration, tout comme l'artiste. L'un choisit la surface du papier
sous toutes ses formes (même les plus contemporaines), l'autre choisit celle du mur.
Sur la scène contemporaine, de nouvelles espèces de graphistes transforment cette vision monoculaire
et manichéenne, des glissements s'opèrent et la confusion des genres s'installe. Certains groupes de
graphistes possèdent leur propre laboratoire artististique, d'autres leur propre démarche expérimentale
liée au commercial,...la tendance n'est donc plus à exister seulement à travers le commanditaire. Ils
constituent des cellules autonomes de production, intégrées dans le contexte de l'offre et la demande.
A l'aise dans les systèmes du marché, ils cultivent une haute exigence dans la création graphique. Sans
reproduire le schéma des agences de communication, ils explorent des formes autonomes de production
qui ne remettent pas en cause la suprématie du marché. Ils adaptent la liberté de la création aux
obligations des commandes, tout en gardant pour certain un espace libéré de toute contrainte.
De ces-derniers, le duo anglais Neasden Control Centre, les Tomato de Londres, les Labomatic de Paris
ainsi que les M&M en font partis. Leur recherche n'en reste pas aux piliers du graphisme (biensûr il ya
toujours un travail sur la typographie, mais pas dans un but détourné du fonctionnel), la photographie,
l'architecture, la vidéo ainsi que le cinéma et l'installation sont visités d'une manière plasticienne.
Des nouvelle forme "POP" apparaissent à la vision contemporaine de notre société.
"POP" au sens contemporain du terme, ils revendiquent l'influence des multiples langages actuels, leur
sensibilité mixe et fusionne toutes les influences et les styles de leur génération (jeux vidéo, téléréalité,
cinéma, kitsh, luxe vulgaire, bobo attitude,...). Leurs aventures plasticiennes glissent et surfent vers
l'univers artistique : ils exposent, peuvent présenter des toiles, des collages, des travaux photographiques,...
ils se questionnent "tels des artistes" sur la question de l'accrochages de leurs oeuvres. Ils naviguent
entre le "grand art" et "la culture populaire".
Pour résumer ils possèdent la panoplie complète de "l'artiste contemporain". Partir du mur d'images d'un
atelier, aborder le procès de création et établir des relations avec les plus grands courants artistiques
sont des outils pour comprendre ce type de plasticiens. En prenant le problème dans le sens opposé,
un artiste dans le monde du graphisme, Bruno Pénado peut prendre place. Cet artiste utilise les mêmes
outils de notre contemporanaïté que précédemment : mixage et fusion des codes culturels, générationnels
et de représentations sont développés dans sa dernière exposition. Son vocabulaire est similaire
mais ce qui découle de son assemblage possède une hora particulière.
Pour ce dernier la question à savoir si ce qu'il nous montre est de l'art ne pose pas, alors que pour d'autres
elle ne trouve toujours pas de solution. Ces nouveaux moyens d'expressions pour un graphiste ne
sont-ils pas encore le fruit d'une démarche spécifique à leur pratique et non à celle d'un artiste? Leur
manière de voir le monde et de l'interpréter visuellement n'est pas aussi élastique qu'ils l'espèreraient
surement. L'esthétique est là, grandiose souvent, mais peut-être pas son développement. Leur culture
et leur sensibilité les rattrapent.
Le questionnement ne s'arrête pas à ces deux domaines, le graphisme aussi possède ses enfants adoptifs:
certains graphers frisant l'expérimental pratique une douce dérive vers le milieu du graphisme expérimental
et de l'art contemporain. Les intérogations sur la définition des genres est en pleine expansion,
tel un adolescent à la recherche de lui-même, mais leur croisement, à défaut de les stabiliser, provoque
des étincelles en décuplant leurs qualités.
Les designers se montrent dans des espaces similaires aux artistes, ils proposent leurs recherches et
créations plastiques, leur "autopromotion" ne se fait pas que par des expérimentations bidimentionnelles.
En pratiquant la dimension spatiale le graphisme se développe, s'éloigne de son origine tout en
enrichissant sa pratique conventionnelle. Le seul intérêt à les confondre est de déterminer le nouvel
espace qui se crée : l'espace des multiples influences, des rebondissements, des échos puissants,...un
nouvel espace né de la dilatation des vibrations communes. Ce dernier n'invente pas son époque, il l'accouche.
Une synergie apparaît et un lieu se crée en laissant les deux autres intactes. Un espace intermédiaire
qui déstabilise ses pairs, espérant devenir autonome. Un croisement des médias est opéré
pour une critique des représentations primaires, le mixage, le déplacement, lé débordement, l'hybridation
entre analogique et numérique. Le graphisme expérimental analyse les mécanismes et les codes
du langage propre au monde dans lequel il navigue. L'objectif est de déstabiliser le système traditionnel
de la communication visuelle pour renouveler et rejeter toute idée de frontière. Ils recherchent de nouvelles
configurations plus hybrides avec plus de sens, ceci par une multiplicités des combinaisons. Ainsi
les frottements, les luttes et les tiraillements sont souhaités, au minimum une tension est attendue entre
convention et invention, conservatisme et expérimentation. La nécessité révolutionnaire, latente la pluspart
des cas, impose de refouler ou de maquiller en héroïsme les effroyables douleurs qu'elle engendre.
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